Francesca Prianon: septembre 2009

lundi 21 septembre 2009

A scent by Issey Miyake, ode à l'essentiel

Avec plusieurs centaines de lancements de parfums en France chaque année, s'illustrer sur ce marché saturé devient un véritable exploit... D'autant plus que l'industrie du parfum se trouve principalement régie par les indétrônables grands classiques des maisons de luxe. Chanel, Thierry Mugler... Est-il nécessaire de rappeler qu'Angel et le N°5 se disputent la première place du marché français d'une année sur l'autre ?

Et pourtant, un nouveau parfum féminin se distingue prodigieusement en cette rentrée chargée de nouveautés. Pas d'égérie, ni de court-métrage hollywoodien, encore moins de bling-bling ou de cacophonie visuelle... Juste l'essentiel ! A Scent by Issey Miyake encense la philosophie de la simplicité tant affectionnée par le créateur de mode, et à laquelle notre société aspire de plus en plus : le luxe de la simplicité sans être simpliste !

Partant du principe que "la nature est le plus grand parfumeur de la vie", Issey Miyake s'est donc fondamentalement attaché à la signature de la fragrance, retranscrivant la vision du créateur de ce qu'est un parfum : "de l'air qui sent bon". En résulte un parfum vert, floral et boisé qui s'exprime à travers un sillage moderne, tel un souffle vital puisé au coeur de la nature.

Quelle est donc l'innovation notable ? Un parfum qui ne triche pas ! Pas de flacon bijou pour embellir voire cacher une fragrance... mais un flacon taillé dans un morceau de verre brut qui ne se cache pas derrière des jeux de couleurs et de textures, mais qui déploie sa beauté nue dans toute sa splendeur. Imaginé par le designer Arik Levy, pour la première fois dans le monde de la parfumerie, le flacon se décline non pas en terme de hauteur, mais de profondeur, et repousse les limites de la transparence pour laisser transparaître son essence. Dans le même esprit, l'étui se concentre sur sa fonction première : protéger le flacon et annoncer ce qu'il contient.

Un minimalisme élégant qui ne traduit pas une stratégie de communication pour s'installer sur un marché, mais bien la philosophie d'une maison en accord avec son inspiration.

vendredi 4 septembre 2009

Cédric Charlier nommé chez Cacharel

C'est sans aucun doute un des moments les plus attendus de cette prochaine Fashion Week parisienne signant peut-être le retour de la maison Cacharel sur le devant de la scène après des années de dispersion stylistique... En seulement deux ans, la maison assistait à son propre défilé de créateurs : Estrella Archs puis le tandem Mark Eley et Wakako Kishimoto succédant au départ du couple Clements et Ribeiro.

Les efforts stratégiques de la maison pour renouer avec son succès des années 70 pourraient avant peu faire florès avec la nomination d'un nouveau directeur artistique au style : Cédric Charlier. Et rendez-vous est déjà pris pour la première collection de la maison Cacharel sous cette signature inédite le 3 octobre prochain au Palais de Tokyo.

Assistant au sein de la maison Lanvin aux côtés du créateur Alber Elbaz pendant six ans, Cédric Charlier est diplômé de la prestigieuse école de la Chambre Syndicale de la Couture, et a débuté chez Céline où il fait ses armes dans l'équipe de Michael Kors pendant deux ans, et rejoint ensuite l'équipe de Jean Paul Knott pendant deux autres années. Inconnu du public, le jeune créateur au parcours riche et exemplaire, répond ainsi aux attentes de la maison française qui souhaite dorénavant voiler cette starification des créateurs de mode au profit de la communication de la marque. Cacharel qui souhaite renouer avec ses racines que sont le romantisme, la fraîcheur et l'audace, présentera une collection "identitaire". Pas de rétrospective, ni de collection hommage, encore moins un esprit vintage, mais bien un vestiaire résolument mode imaginé à partir des valeurs fondamentales de la marque... Comme le Liberty indissociable de l'histoire de la maison et qui a été remis au goût du jour avec le succès des rééditions.

Egalement liée à son image, Cacharel prévoit comme autrefois d'accompagner cette collection d'une campagne publicitaire dans la presse féminine... Qui saura signer ses campagnes publicitaires de cette atmosphère si singulière et d'un souffle de liberté aussi bien que Sarah Moon... Autre challenge pour la maison dont on ne peut qu'applaudir les initiatives, l'audace et la détermination.

jeudi 3 septembre 2009

La collection Lumière de Chanel éblouit la Place Vendôme...

C'est l'une des plus belles places de Paris... Coco Chanel affectionnait particulièrement cet endroit où elle avait élu domicile à quelques pas dans une suite du Ritz qui porte désormais son nom et qui lui offrait une vue imprenable sur ces lieux. Mademoiselle s'était même inspirée de sa forme atypique pour la création du cabochon de son premier parfum, le N°5, et quelques années plus tard emprunta cette forme octogonale originale pour imaginer le cadran de sa montre Première. Aujourd'hui encore, cette histoire d'amour se poursuit liant une fois de plus la Place Vendôme à la maison Chanel.

Cette fois, c'est la lumière qui se trouve propulsée au centre de cette histoire romanesque. Cette lumière dont les variations confèrent un air si romantique à cette place mythique. Une lumière aux accents féeriques qui semble sculpter et faire chatoyer chaque pièce de cette nouvelle collection de Haute Joaillerie. Singulièrement intitulée Lumière, cette collection s'inspire des thèmes fondamentaux de la célèbre maison et honore son coeur de métier qu'est la couture. Des bijoux enrubannées à l'image du Noeud de diamants et de la broche Ruban, le collier Echarpe ou encore les Tweed de Mademoiselle pour qui le bijou devait être aux doigts de la femme comme un ruban...

Véritable hommage à Coco Chanel, cette collection célèbre les codes emblématiques chéris par Mademoiselle et qui pour cette collection revêtent leurs plus belles parures. Des perles éclatantes, des diamants étincelants... La lumière resplendit ! Jusque dans la représentation de l'astre solaire, admirable thématique qui structure la Place Vendôme, et resplendit à travers la broche Soleil, thème favori de Coco Chanel passionnée d'astrologie et née un mois d'août sous l'un des signes de feu, celui du Lion.

Cette collection de Haute Joaillerie se dévoile au travers d'une scénographie exceptionnelle, présentée dans un écrin de taille réelle composé de 150 000 pièces translucides et octogonales modélisant la Place Vendôme. Un art scénique qui fera l'objet d'une exposition itinérante dans les grandes capitales du monde, et auquel a eu le privilège d'assister Stéphane du blog buzz2luxe.com, qui de cette rencontre, a eu l'idée de réaliser un film tourné en Time Lapse (image par image) afin de capter pour nous cette variation de lumière intemporelle de cette place mythique...

mercredi 2 septembre 2009

Le Modalogue et James Bort signent la campagne publicitaire 2009-2010 du Mont Saint Michel

Garance Doré signant une collection de tee-shirts pour Gap, Pénélope Bagieu dessinant une collection de lingerie exclusive pour Etam succédant au top-model Natalia Vodianova... Autrefois boudés, les blogueurs sont aujourd'hui hautement désirés par les marques, en témoigne cette collaboration inédite née d'une initiative de Nadia du blog Nizzagirl réunissant deux des blogueurs les plus en vogue du moment : James Bort et Le Modalogue.

James Bort derrière l'objectif, Christian aka Le Modalogue pour le stylisme... En résulte une série de photos mettant en scène Bent Van Looy, chanteur du groupe belge Das Pop, avec pour toile de fond les murs d'une usine désaffectée appartenant à Alexandre Milan, fondateur de la marque Le Mont Saint Michel.

Une synergie parfaite entre le stylisme décalé de Christian, l'oeil poético-romantique de James, et la personnalité rock'n'pop de Bent magnifiant le style vintage de cette collection à l'esprit pop-rock. Un aperçu fidèle du talent des blogueurs pour une vision fraîche et ultramoderne d'une marque centenaire... Des photos qui s'inscrivent dans la campagne de communication de la collection 2009-2010 du Mont Saint Michel... Un exemple admirable de l'intégration du profil des blogueurs dans la stratégie de communication des marques... A refaire !

mardi 1 septembre 2009

"Art, mode et architecture" : un hymne à l'art de Louis Vuitton

J'aime son passé, très peu son présent, et espère aimer beaucoup son avenir... C'est au travers de l'ouvrage "Louis Vuitton : une saga française" romancé par Stéphanie Bonvicini, que j'ai découvert le patrimoine remarquable de cette maison devenue une marque adulée.

C'est davantage dans le domaine de l'art que je considère que la maison trouve aujourd'hui ses lettres de noblesse, bien que la nomination de Marc Jacobs à la Direction Artistique du Prêt-à-porter signe les collections d'un certain modernisme créatif. Vanessa Beecroft, Ron Arad, Martin Parr, Richard Prince, Takashi Murakami, Azzedine Alaïa, Steven Sprouse... Les diverses étreintes artistiques de la maison avec des artistes de renommée ont su ennoblir et magnifier la célèbre toile monogrammée au fil des années. Du graffiti sur le Speedy aux couleurs acidulées de la collection Insolite Monogram ; de la conception à la promotion, l'art sous toutes ses formes (photographie, art, mode, architecture et design) est au centre du processus de création et, fait rare, rime avec rentabilité au sein de cette maison traditionnelle devenue un empire commercial.

Intitulé "Art, mode et architecture", un ouvrage à paraître le 1er septembre en édition de luxe présenté sous forme de coffret en plexiglas sérigraphié de motifs à damier imaginé par Takashi Murakami, illustre l'engagement de Louis Vuitton envers l'art et la création contemporaine, à travers une série d'essais traités par des critiques internationaux, et d'illustrations nées de ces collaborations artistiques.

Véritable tradition, quoi de plus naturel pour cette maison française de faire appel à l'artiste Camille Scherrer pour promouvoir la publication de cet ouvrage.