Dès les premiers passages, la couleur est annoncée ! Des silhouettes d'un blanc platonique se déploient en toile de fond, et le temps d'une collection, le créateur de mode libanais revêt la blouse du peintre. D'abord en touche anodine sur quelques accessoires pour augurer ingénieusement une esquisse de son oeuvre, puis une myriade de pigments viennent parfaire son tableau...
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Jaune safrané, abricot, vert émeraude, bleu klein se paonnent progressivement sous les yeux émerveillés des invités peu habitués à voir ces tonalités affirmées défiler chez le couturier. On en oublierait presque d'y regarder d'un peu plus près, à cette collection de pièces de jour délicatement dessinée dont le perfectionnisme des découpes sublime une géométrie anatomique des plus sophistiquées.
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Décolletés en V, dos dénudés, tailles marquées, dentelles ajourées brodées aux reflets discrets, plissés plats d'une ingéniosité raffinée, drapés allurés qui ne demandent qu'à twister, asymétries nuancées... Elie Saab dessine le portrait d'une féminité suggérée et illustre somptueusement à travers ses pièces les propos de Cristobal Balenciaga : "Un bon couturier doit être architecte pour les plans, sculpteur pour la forme, peintre pour la couleur, musicien pour l'harmonie et philosophe pour la mesure".
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