lundi 29 août 2011

Kokorico, un nouveau mâle prend son envol chez Jean Paul Gaultier

Le corset et la marinière, le couple emblématique de l'univers créatif de l'enfant terrible de la mode... A leurs côtés, non pas une parure mais une matière qu'apprivoise Jean Paul Gaultier depuis sa tendre enfance, comme l'illustre ce récit conté par le créateur.
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..."J'avais visionné une revue aux Folies Bergère, où des danseuses nues descendaient des cintres avec des plumes. Le lendemain, à l'école communale, j'avais dessiné une danseuse avec des bas résille et des plumes d'autruche. L'institutrice, pourtant, habituellement très gentille avec moi, m'avait fait monter sur l'estrade. Elle m'a donné un coup de règle sur les doigts, m'a épinglé le dessin dans le dos et m'a fait faire le tour des classes. J'aurais dû être traumatisé. Ca a été le déclencheur de ma vocation"...
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Les plumes, inéluctablement pour ce rêveur qui ne cesse de prendre son envol ! Les plumes, autrefois apanage de la noblesse, que le maître du détournement se plaît à explorer par le biais de réinterprétations surréalistes ennoblissant métissage, folklore et exotisme dans un monde de la Haute Couture plutôt captif d'une tradition hexagonale académique. La femme se mue en perroquet, se métamorphose en oiseau de paradis protégée par une somptueuse cage en plumes... Une joyeuse Jungle Urbaine !
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Les plumes, dont la dextérité révèle la beauté, et que Jean Paul Gaultier s'est attaché à conquérir tout au long de son envolée. Les plumes qui envoûteront et trôneront royalement dans la plupart de ses collections. Robe Lascar à bande pull marin en trico de soie navy et ivoire prolongée de plumes d'autruche laquées en rayures de la collection de Haute Couture Printemps-été 2000 intitulée "Les Indes Galantes", pull-over en jacquard présenté lors du défilé haute-couture en 1998 et lauréat du Prix de l'Intelligence de la Main en 2009, boléro perroquet en plumes de perruches et de flamants roses dévoilé lors de son premier défilé Haute Couture en 1997, manteau plume sur robe en dentelle orange de la collection de Haute Couture Automne-hiver 2008/2009... La dernière collection de Haute Couture édifie un hymne à la plume et pour cause !
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La collection couronne l'éclosion d'un nouveau mâle : "Kokorico" présenté à la presse juste après le défilé de Haute Couture en juillet dernier ! Comme à son accoutumée et avec une certaine frivolité, Jean Paul Gaultier s'implique éperdument dans tous les projets de sa maison de couture. Véritable trait d'union entre la couture et le parfum, au même titre que Le Mâle et Classique X, l'oeil de lynx du créateur magnifie une essence masculine en parfaite symbiose avec l'empreinte artistique de Jean Paul Gaultier... Kokorico ! Le drôle d'oiseau, sous son double-jeu tantôt à la silhouette d'un buste tantôt à la face d'une tête pensante, s'évade de sa cage ce jour-même, déployant sous ses ailes une traînée de féerie, digne du monde déjanté de Jean Paul Gaultier...
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lundi 22 août 2011

Yves Saint Laurent, mauvais garçon

Difficile de cerner un mythe à travers une biographie... Encore plus difficile de dessiner le portrait éloquent d'un mythe lorsque les portes de son univers intime sont précieusement verrouillées et que c'est précisément sur ce chapitre que l'auteur aurait souhaité articuler sa biographie...
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Lorsque l'on s'attaque au mythe Yves Saint Laurent, il faut s'attendre à un revers de Pierre Bergé. L'aigle à deux têtes : Pierre Bergé sans qui Yves Saint Laurent ne serait pas, et vice versa, veille jalousement souvent excessivement sur son partenaire. Marie-Dominique Lelièvre l'apprendra à ses dépens mais c'est tout à son honneur que la portraitiste décidera malgré tout de poursuivre cette biographie non autorisée.
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Des portes fermées et des entretiens déléaturés qui altéreront substantiellement la ligne éditoriale élémentaire de cette enquête littéraire malgré des rencontres avec les proches. Et à Marie-Dominique Lelièvre de conclure finalement : "plus qu'une légende, Saint Laurent est un mystère"... Ce nonobstant, si l'engouement tutélaire de Pierre Bergé à préserver l'aura mythique d'Yves Saint Laurent ne nous permettra pas de connaître davantage que ce que l'état neurasthénique du créateur ne pouvait dissimuler les dernières années, l'ouvrage souligne prodigieusement à quel point Yves Saint Laurent puisait son inspiration des femmes qui l'entouraient.
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Betty Catroux, Victoire, Loulou de la Falaise, Anne Marie Munoz... Un bouquet de fleurs que se contentait d'observer méticuleusement de loin le créateur. Yves Saint Laurent était entouré de femmes depuis son plus jeune âge, Yves Saint Laurent aimait habiller les femmes comme l'atteste cette désormais célèbre maxime : "le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme, ce sont les bras de l'homme qu'elle aime, mais pour celles qui n'ont pas eu la chance de trouver ce bonheur, je suis là"... Un amour que lui rendait ces femmes à travers une fidélité et un dévouement effrénés ! Des complices de son épanouissement artistique...
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Sex, Drugs and Rock'n'roll... Une époque qu'embrasse terriblement Yves Saint Laurent ! La face préservée du mauvais garçon s'émousse au fil des pages pour se refermer sur le portrait d'un créateur mirifique sans qui l'être profond ne serait pas Yves Saint Laurent... où est-ce la prédestination d'un mythe que la nature humaine a tendance à aduler de toute façon... En tous cas, en ce qui concerne Yves Saint Laurent : c'est Tout terriblement !
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mardi 9 août 2011

American Fashion Designers at Home

Depuis toujours, les créateurs de mode ont manifesté une fascination innée pour le domaine de l'architecture et du design d'intérieur. Christian Dior confiera en 1955 : "Je voulais être architecte. C'est en couturier que je suis obligé de suivre des lois, des principes d'architecture".
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Oscar de la Renta
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Cristobal Balenciaga, que l'on surnomma l'Architecte de la couture, révélera l'essence d'un bon couturier au travers de ses collections : "un bon couturier doit être architecte pour les plans, sculpteur pour la forme, musicien pour l'harmonie et philosophe pour la mesure".
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Max Azria
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Souvent, les vêtements construits, bâtis, témoignent d'une formation initiale et d'une passion pour l'architecture, à l'image de Paco Rabanne et d'André Courrèges. Coco Chanel, quant à elle, puisera son inspiration de son intérieur baroque pour imaginer ses collections : le matelassé du mythique sac 2.55 provenant en toute simplicité du motif surpiqué de son canapé en daim toujours conservé dans son appartement de la rue Cambon.
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Tory Burch
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Matériaux, coloris, formes, références historiques, étoffes, esthétisme, asymétrie, assortiment... L'architecture et le design d'intérieur présentent des affinités très profondes avec l'univers de la mode qui ont séduit bon nombre de créateurs. Loin de l'agitation des podiums, les monuments de la mode ne se cachent pas d'insuffler un soin prodigieux à leurs intérieurs au même titre que leurs collections.
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Reem Acra
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C'est à ces havres de paix préservés à se ressourcer que s'est intéressée Rima Suqi, nous conviant dans l'intimité de plus de cent membres du Council of Fashion Designers of America à travers un panorama photographique des quatre coins du monde de ce qui représente la continuité d'une créativité exacerbée ou le reflet d'une empreinte artistique bien marquée. Des fauteuils de style Louis XV d'un appartement new-yorkais reflétant l'élégance classique de Carolina Herrera, le classicisme américain de Ralph Lauren dans toute sa splendeur, le luxe minimaliste de Francisco Costa, l'univers pigmenté de Betsey Johnson ou encore le Bon Chic Bon Genre caractéristique de la marque éponyme de Max Azria (BCBG Max Azria)... Une passion se transmettant de génération en génération : Tory Burch s'inpirera du sofa d'Hubert de Givenchy tandis que Ralph Rucci acquerra une paire de bronzes ayant appartenu au créateur.
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Un ouvrage de Rima Suqi aux Editions Assouline, véritable source d'inspiration, pour vos futurs projets de décoration...
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samedi 6 août 2011

La déclaration d'amour du Duc de Westminster à Gabrielle Chanel

Vous l'avez probablement aperçu sans vraiment y avoir prêté attention ou pensant être sujet d'une imagination débordante sans jamais tenter d'investigations... Et pourtant, c'est l'une des plus belles déclarations d'amour d'un jeune aristocrate à une des grandes dames qui a marqué l'histoire de la mode et de notre siècle.
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"Cette fameuse Coco apparut et j'en fus tout de suite séduit" confessera le Duc de Westminster. C'est à Woolsack que le gentleman le plus brillant du Royaume-Uni, l'homme le plus riche d'Angleterre, réputé pour ses fastueuses réceptions et grandes chasses, croisera pour la première fois le regard de Gabrielle Chanel dans les années 20.
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Une liaison qui durera de brèves années jusqu'à ce que le caractère avant-gardiste de Coco ne se lasse très vite de la simplicité exacerbée de son amant et de cette oisiveté spontanée qui l'exaspère tant chez les riches !
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"Simple comme un clochard", "il ne porte jamais rien de neuf" justifie Gabrille Chanel qui clôture ce volet de sa tumultueuse vie amoureuse en emportant comme souvenirs quelques pièces du vestiaire de son galant qui inspireront ses collections : chandail, pelisse, béret de marin et la fameuse veste en tweed qui connaît encore aujourd'hui un succès fulgurant.
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Le Duc de Westminster, quand à lui, se ressaisira moins aisément. Très épris, l'aristocrate aurait fait apposer le logo de la célèbre maison de la rue Cambon sur tous les lampadaires de Westminster... pensant peut-être attendrir et reconquérir celle que l'on disait insaisissable. Vous ne verrez probablement plus les lampadaires de Londres de la même façon !
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Remercions Jonathan Riss qui nous a conté cette belle histoire...
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mardi 2 août 2011

Contrastes, la collection de Haute Joaillerie de Chanel

Une collection déconcertante... S'attendant à découvrir des camélias, des rubans, des comètes et autres signes identitaires de l'univers ostentatoire de Gabrielle Chanel, c'est au travers d'un intéressant voyage au coeur de la nuit inspiré d'une citation du film "Orphée" de Jean Cocteau que Chanel crée la surprise pour cette collection de Haute Joaillerie. "Montrer la nuit en plein jour"...
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Des contrastes et des coloris désormais connexes à l'empreinte créative de la célèbre maison de la rue Cambon. Le noir s'oppose au blanc, le doré à l'argenté... ou bien se complètent-ils dans cette collection pour mieux magnifier l'autre ! Où donc se cache la surprise me direz-vous ? Des formes, des volumes et des associations inopinées qui s'entrechoquent, loin de l'équation notoire dont on lui connaît le succès : des touches vivifiantes insufflées par des émeraudes, des tsavorites et des tourmalines évoquant un Jardin d'Hiver ainsi qu'une Une étoile du Nord tentent de voler la vedette au mythique camélia, des rangs de perles troublés par des cascades de spinelles noires, même les noms des parures jouent les trublions ! Pluie de cristal, Perle de rosée, Soleil d'automne, Lueur d'un soir...
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Pour autant, les connaisseurs reconnaîtront la forme octogonale de la Place Vendôme aux extrémités d'un bracelet manchette, ces motifs aux inspirations byzantines qui s'invitent au fil des collections ou encore la place prépondérante du diamant, pierre préférée de Gabrielle Chanel qui avouera "Si j'ai choisi le diamant, c'est parce qu'il représente la valeur la plus grande dans le volume le plus petit volume".
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Audace et créativité ! Plus que la nuit en plein jour... La maison Chanel nous a dévoilé à travers cette collection inédite son audace créative à se renouveler sur les bases d'un patrimoine resplendissant... On aime à être surpris !
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lundi 1 août 2011

Vanessa Bruno, la pré-collection Printemps-été 2012

A peine avons-nous eu le temps de nous ruer sur sa collection en édition limitée imaginée pour un géant de la VPC que Vanessa Bruno nous fait déjà saliver avec un avant-goût de la pré-collection Printemps-été 2012 présentée en juillet lors de la semaine des défilés de Haute Couture Automne-hiver 2011/2012 dans la boutique de la rue Castiglione en présence de la créatrice.
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Une collection sans surprise ni faille dévoilant des pièces hautement désirables qui s'envoleront inéluctablement avant même leur mise en rayon. Veste en cuir blanc enluminée par un jeu de macramé ajouré, robe sweat-shirt dorée pour un porter aisé en toute simplicité, combishort et robes aux décolletés croisés drapés pour un subtil effet raffiné éloigné des clichés compliqués des soirées...
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Des classiques de la créatrice : des vestes et des robes sans cesse renouvelées dont nous n'aurons jamais assez, chaque saison convoitées pour des coloris effrontés.
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Que dire des accessoires ? Rien sinon qu'il nous faut ces chaussures aux inspirations sixties...
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Copyright - Photos Estelle Bohl pour Mademoiselle - Tous droits réservés - Utilisation et reproduction interdites (Art. 9 du Code Civil)

Amsterdam International Fashion Week Opening Ceremony

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