vendredi 30 juillet 2010

Damir Doma, le défilé Printemps-été 2011

Un samedi après-midi... Des élèves studieux font une pause dans leur programme académique pour se plonger malgré eux dans l'univers de la mode. La mode s'est invitée dans la cour du lycée Henri IV, et le talent du visiteur honore sans peine la réputation de son hôte : Damir Doma défile.. L'un des créateurs les plus doués de sa génération, dont l'approche artistique aurait indubitablement pu inspirer un sujet de philosophie...
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Aux premières loges, du haut des étages supérieures de l'internat, leur fenêtre est ce jour-là une ouverture sur le monde de la mode. Elèves modèles, attendant consciencieusement le début du show ; leur comportement contraste littéralement de l'attitude espiègle des mannequins. A peu de choses près, ils ont probablement le même âge... Apparaissent alors les premières silhouettes de la collection printemps-été 2011 du créateur croate, et cette échappée dans l'univers de la mode se métamorphose en une invitation au voyage...
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Ode au nomadisme ! Si la palette colorimétrique et les drapés enveloppants éveillent aussitôt à l'esprit des paysages associés au désert, les coupes et les lignes nous transportent davantage vers les pays d'Asie. Damir Doma réinterprète le bermuda et le dévoile sous des drapés inspirés des Dhotî, ces pantalons indiens drapés dans de simples carrés de tissus. D'autres lignes plus étriquées proches des leggings rappellent les Churidar, ces pantalons d'origine indienne associés aux Kurtas. Le porter en bandoulière des écharpes évoquent les lignes enveloppantes des costumes des moines tibétains, tandis que les couvre-chefs aux lignes voisines des Chéchia nous emmènent en Tunisie...
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Des couches de tissus qui voilent quelque peu le subtil travail architectural du créateur, mais qui insufflent une certaine sérénité voire émotion liées de sensibilité et de mystère aux silhouettes. A qui s'adresse donc cette collection ? Tourné vers le futur, Damir Doma poursuit son travail de réflexion et d'interprétation d'une masculinité contemporaine...
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Cette intrusion furtive dans le monde de la mode aura-t-elle suscité des vocations ? Nous ne le saurons probablement jamais ou peut-être un jour... Nous ne doutons pas en tous les cas combien il a dû être difficile pour ces élèves de se replonger dans les équations, théorèmes et autres métaphores !
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lundi 26 juillet 2010

Kenzo, le défilé Printemps-été 2011

"Je t'écris du pays des rêves... C'est un enchantement perpétuel - Le nu dans toute sa splendeur - Le costume aussi beau que l'antique avec la variété de coupe et de couleurs en plus. Un paysage merveilleux, enfin tout... L'âge d'or, ni plus ni moins." Félix Régamey. Lettre à son frère - 6 septembre 1876
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Thème fétiche du voyage inspiré cette saison par les carnets de voyage du peintre-dessinateur et caricaturiste français Félix Régamey. Une collection qui s'affranchit des clivages Orient/Occident, et signe le point d'ancrage de deux cultures diamétralement opposées. Les premiers passages de cette collection Printemps-été 2011 annonce un départ du port de Marseille, où débarqua Kenzo Tagada à son arrivée en France. Bérets, marinières et costumes déclinés dans une palette de bleus (klein, marine, ciel) évoquant les diverses nuances de la mer méditerranéenne, sont très vite éclipsés par des costumes taillés dans des tissus artisanaux aux imprimés inspirés des estampes nippones "Ukiyo-e". Place alors aux teintes naturelles (taupe, tabac, corde et écru) d'une culture plus discrète en apparence, qui trouve son originalité dans le choix de matières innovantes et de lignes avant-gardistes.
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Les touches de couleur n'ont pas pour seule vocation d'égayer le vestiaire. Le rouge semble compléter la palette des couleurs du drapeau français, tandis que le vert intense suggère la verdure des paysages des aquarelles japonaises. A travers cette collection, Antonio Marras perpétue le voyage poétique de la maison Kenzo, et entend estomper quelque peu cette perpétuelle dichotomie qui oppose les univers des créateurs français aux créateurs japonais. Aux côtés des jeunes mannequins masculins, ce sont encore les quelques silhouettes féminines élégamment arborées, entre autres par Hannelore Knuts, qui trouvent grâce à mes yeux. Des silhouettes qu'ont choisi les muses de ce défilé parmi une sélection suggérée par le créateur. Et si la mode était question de coup de coeur avant tout !
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Henrik Vibskov, le défilé Printemps-été 2011

Créateur danois le plus en vogue du moment, suivi de très près par le monde de la mode et des arts, les défilés d'Henrik Vibskov se révèlent sous des allures de performances scéniques. Artiste multiple puisant son inspiration dans les arts de la musique, de la vidéo et de la mode, l'univers électrique et coloré d'Henrik Vibskov plaît ou déplaît... mais laisse rarement indifférent.
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Pour cette saison printemps-été 2011, Henrik Vibskov nous entraîne dans l'univers virtuel du jeu vidéo "Final Fantasy", et dévoile une collection pour aventuriers des temps modernes loin de se prendre au jeu de la réalité. Capes, lunettes inspirées du cache-oeil pour borgnes, lourde écharpe arborée en bouée de sauvetage, dédale d'outils portés en accessoires sur des ceintures en bandoulière.... Des silhouettes évoquant des pirates déambulent sur un ponton, où le temps du défilé, viennent s'accoster des bateaux dirigés par la force des mannequins. Flot de couleurs, motifs graphiques et détails insolites : la signature du créateur !
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Paradoxe malicieux, c'est dans la cour du lycée Turgot que s'érigait cette réplique moderne du cauchemar intitulée "The last pier Pandemonium", inspirée de la capitale imaginaire des enfers, tirée du roman "Le paradis perdu" de John Milto.
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dimanche 25 juillet 2010

Songzio, le défilé Printemps-Eté 2011

La quiétude d'une matinée dominicale cristallisée par les lieux désemplis de la cour du lycée Turgot... Pour sa collection Printemps-été 2011, Songzio s'affranchit de plus belle des clivages, et dévoile un vestiaire mariant d'autant plus la tradition orientale à la modernité occidentale. L'empreinte artistique du créateur sud-coréen est à présent ancrée dans nos esprits : une précision prodigieuse dans le travail des coupes, un raffinement suprême dans le choix des matières, et des silhouettes architecturales avant-gardistes. Vestes croisées, pantalons amples et larges ceintures inspirés des kimonos, capes et effet de manches structurés influencés par les armures des guerriers contrastent des bermudas-sarouels rappelant les culottes courtes de la cour impériale... Des lignes nettes qui se fondent aux coupes vaporeuses...
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C'est surtout dans sa palette de couleurs que Songzio nous surprend pour cette collection estivale. Cet amoureux du noir qui nous avait jusqu'à présent habitué à faire vibrer des silhouettes monochromes déclinées dans des teintes obscures, nous propose un vestiaire éminemment composé de blanc. Les motifs font également une apparition beaucoup plus circonspecte dans l'univers du créateur. Une magnifique collection complexe à transposer dans son intégralité dans la vie quotidienne, à aborder plutôt comme nous invite le créateur, comme une ode au voyage, une ouverture sur le futur...
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